Par Bertrand Helme-Guizon, partenaire associé 37.5 expert en Digitalisation et Système d’Information.
La transformation digitale est souvent perçue comme une baguette magique : elle promet de transformer rapidement les entreprises, quel que soit leur point de départ. Portée par des discours commerciaux bien rodés et des promesses de ROI spectaculaires, cette vision trop simpliste pousse de nombreuses organisations à sous-estimer l’ampleur réelle des changements à mener.
Des attentes trop belles pour être vraies
Séduits par des solutions « clés en main », certains dirigeants misent sur des CRM, ERP ou plateformes e-commerce génériques, sans réelle personnalisation. Le rêve ? Des gains d’efficacité immédiats.
La réalité ? Chaque entreprise a ses processus, sa culture, ses spécificités. Une solution standard, mal adaptée, peut rapidement devenir un frein plus qu’un levier.
- Exemple : Une entreprise de distribution déploie un ERP en version standard. Résultat : les fonctionnalités de gestion de stock ne collent pas à ses besoins → ruptures fréquentes et tensions clients à la clé.
Sous-estimer l’effort de transformation
Digitaliser, ce n’est pas juste acheter un outil. C’est repenser ses processus, son organisation, sa culture. Et pourtant, 58 % des entreprises sous-estiment l’effort nécessaire pour aligner leurs métiers aux outils numériques (source : PwC). Résultat ? Résistances internes, frustrations côté collaborateurs… et côté clients.
- Exemple : Une banque lance une application mobile. Mais les agents en agence ne sont pas formés → expérience client dégradée, déconnexion entre le digital et le terrain.
Le piège du déploiement précipité
Sous pression (tendance du marché, course à l’innovation…), certaines entreprises déploient dans l’urgence. Mais aller vite, sans rigueur, mène souvent à des outils mal intégrés, mal testés… donc mal utilisés.
- Exemple : Une entreprise B2B met en ligne un portail client. Faute de tests suffisants, les bugs s’accumulent. Les clients perdent confiance et retournent au bon vieux téléphone.
Une adoption difficile, des résultats décevants
Quand la digitalisation est menée à la va-vite, l’adoption est faible. Les collaborateurs n’y croient pas, les clients s’agacent, et les outils sont peu (ou mal) utilisés. Résultat : ROI en berne et image de marque fragilisée.
En résumé
La réussite d’un projet de transformation ne dépend pas de la technologie seule. Elle repose sur une compréhension fine du terrain, une implication active des équipes et une vision long terme. Sinon, la digitalisation risque fort… de n’être qu’un mirage.
Épisodes précédents :
Épisodes à suivre :
- #3 : Anticiper la complexité des processus métiers mal appréhendés
- #4 : Évaluer avec justesse l’impact sur l’expérience utilisateur
- #5 : Estimer une gestion de projet réaliste et alignée sur les enjeux
- #6 : Prévoir une architecture technique évolutive
- #7 : Positionner les enjeux humains à leur vraie place
Pour aller plus loin :
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